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Archives mensuelles : novembre 2016

A la recherche du conseil perdu…au sujet des cosmétiques bio

Les cosmétiques bio et le conseil en magasin ne semblent pas vraiment bien cohabiter

 Il y a des personnes, -dont je fais partie-, qui généralement se font leur propres idées avant de se lancer dans des achats compulsifs ou des achats de première nécessité. Ce qui signifie aussi que par moment le simple «je peux vous aider?» de la part d’une vendeuse ou conseillère en rayon peut sembler intrusif quand on passe plus de 5 minutes en contemplation devant un rayon.

Et il y a bien sûr l’autre catégorie ; les personnes qui ont toujours besoin d’être accompagnées par des conseils de vendeurs, avant de passer à l’achat.

Le conseil en magasin fait partie des exercices de styles les plus délicats en vente, et c’est un peu comme tout, cela ne s’improvise pas forcément. Vendeur ou conseiller en magasin, c’est un vrai métier avec toutes ses ficelles relationnelles et un savoir-faire qui est souvent synonyme d’expérience, tout simplement.Je citerai ici comme expérience de référence l’ancienne responsable de la boutique de mode éthique Ekyog à Montpellier : Houria. Toujours souriante, accueillante, jamais de vente forcée et toujours des conseils honnêtes et… bienveillants. Inutile de vous préciser que c’était ma boutique préférée à la fois pour l’offre élégante de mode éthique de la marque, mais aussi pour cet accueil chaleureux, authentique et ces conseils personnalisés. Une conseillère présente, toujours à l’écoute, mais jamais sans trop insister sur la vente.

En tant que consommatrice, que ce soit dans les pharmacies ou magasins bio, je suis assez souvent témoin d’échanges entre des consommatrices à la recherche de cosmétiques bio et les vendeuses du rayon.

Et la plus part du temps, sans forcément suivre l’ensemble de la conversation, je suis surprise par le manque de conseil avisé et pertinent.

Partons à la recherche du conseil utile derrière les rayons et… au-delà des discours marketing formatés.

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Voici juste deux exemples de situations dont j’ai été témoin récemment :

Situation 1)

Pharmacie 

Une cliente s’adresse à une vendeuse et souhaite trouver un shampooing « avec un pourcentage de compostants bio très élevé ».

La vendeuse se tourne vers le rayon des cosmétiques bio, mets en avant quelques marques, sans pourtant répondre à la demande de la cliente qui insiste de nouveau sur le taux « le plus élevé » de composants bio.

La vendeuse ne sait plus trop quoi répondre et la cliente repart perplexe et… bredouille.

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Alors que la réponse était relativement simple, mais nécessite bien sûr quelques approfondissements :

De raisonner uniquement en terme de % bio ne fait pas sens en ce qui concerne les cosmétiques, c’est bien entendu plus simple pour le secteur l’alimentaire : une pomme est soit issue de l’agriculture bio, soit du conventionnel, soit de l’agriculture raisonnée. C’est relativement simple. Pour les produits cosmétiques, c’est un peu plus complexe :

Dans un produit cosmétique le « taux bio » ne peut pas être le seul argument clé : une huile corps ou visage peut par exemple être 100% bio, dès que l’on passe à des formulations plus complexes (crèmes, émulsions, etc) le taux bio ne fait plus sens, car des composants naturels, mais pas forcement bio (bio = issu de l’agriculture biologique) rentrent dans la composition : de l’eau, des émulsifiants, des composants d’origine minérale, etc, etc

Pour en revenir à nos shampooings: 

En règle générale, les shampooings ou gels douches sont constitués de 65 à 70% d’eau (composant principal qui est « neutre » ni bio, ni conventionnel), 15 % de tensioactifs (bases lavantes, leur choix est important, car elles peuvent être plus ou moins douces/agressives), et seulement à 5% d’épaississants, ou autres composants auxiliaires. A cela se rajoutent quelques 0,5 à 2% de parfums (naturels ou pas), quelques extrait de plantes (qui peuvent être bio ou pas) et des conservateurs (naturels ou pas).

Les composants principaux,- l’eau et les bases lavantes- ne sont pas issu de l’agriculture, donc ne peuvent pas être qualifiés de bio, mais de naturel. 

Parmi les produits de maquillage bio certifiés par exemple on trouve des poudres minérales pour le visage, qui ne peuvent pas être considérés « bio », car elles ne proviennent pas de l’agriculture bio. Certaines marques intègrent également des plantes de cueillette sauvage, qui ne peuvent pas être labellisés bio, mais qui sont soumis aux même exigences de contrôle que tous les autres composants (recherche de résidus, pesticides,etc). Idem pour tous ces composants auxiliaires qui font partie des cosmétiques, qui ne peuvent pas être « bio » : les émulsifiants, les épaississants, etc, etc.

Certains labels mettent plus en avant le pourcentage % bio que d’autres et les calculs du taux bio ne sont pas comparables d’un label à un autre. (Ecocert/ Cosmébio incluent par exemple dans le calcul les hydrolats que les autres cahiers des charges ne considèrent pas comme composant à part, mais comme composant à base d’eau, d’ou les différences de taux bio dans les shampooings, gels douche, par ex)

Par contre dès s’agit de produits certifiés en cosmétique naturelle et bio, ces produits sont toujours exempts de composants controversés, problématiques et polluants, c’est le tronc commun des différents cahiers des charges en cosmétique bio.

Pour répondre à la demande de la cliente , il aurait sans doute été préférable de l’orienter

vers des shampooings bio avec des bases lavantes très douces en lui donnant les explications développées ci-dessus.

En pharmacie, les vendeuses du rayon cosmétique sont souvent commissionnées pour vendre certaines marques (conventionnelles la plupart du temps), le conseil est donc déjà d’une part très orienté et d’autre part, c’est rare que les conseillères soient réellement formées sur des questions de base en cosmétique bio certifiée.

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Situation 2)

Magasin Bio

Une cliente s’approche d’une vendeuse et lui demande où se trouvent les solaires, elle est à la recherche d’un spray solaire avec un indice de protection élevé pour son enfant.

La vendeuse lui indique le rayon, mais la cliente repose la question, car les solaires avec un indice au-delà du IP 20 ne sont plus en stock ou en tout cas plus disponible en rayon.

La vendeuse répond de manière tout à fait naturelle : « vous savez de toutes les façons, tous les solaires qui vont au-delà de l’IP 15, sont à base de des filtres UV chimiques »

La cliente, qui semble être plutôt informée, fait part de son étonnement, «mais ce sont bien des produits qui sont garantis Cosmébio, BDIH ou Natrue, c’est la raison pour laquelle je viens acheter mes solaires en magasin bio, pour la garantie que représentent ces labels. Et ces labels n’autorisent pas les filtres UV chimiques »

La vendeuse n’arrive pas vraiment à expliquer d’où proviennent ces informations, ni a réellement défendre son point de vue, et la cliente repart donc bredouille… et perplexe.

Ce qui est flagrant ici, c’est que certaines catégories de cosmétiques bio sont toujours autant entourés d’idées reçues, souvent alimentés par des myriades d’informations erronées qui circulent sur des sites internet, relayés, sans que jamais personne ne vérifie réellement les sources. 

Les produits solaires font partie de cette catégorie de produit, où même le conseil en magasin bio est souvent lacunaire.

PLus d’information au-sujet des solaires ici ;

http://blog.laveritesurlescosmetiques.com/5-mythes-autour-produits-solaires/

Par ailleurs, l’accompagnement et le conseil en cosmétique demande de réelles connaissances, compétences et qualifications et très souvent les gérants de magasins bio considèrent leurs équipes comme des conseillers « tout terrain » . Mais le fait de donner des astuces pour la cuisson du quinoa et d’aiguiller des clientes dans le rayon des cosmétiques, ce sont deux mondes à part.

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Dans les deux cas, l’idéal pour mieux accompagner les clientes qui s’intéressent aux cosmétiques bio en pharmacie ou en magasin bio ce serait bien évidemment d’être accompagné par des personnes compétentes, des esthéticiennes par exemple, formées aux principes et informées des grandes lignes directrices de la cosmétiques naturelle et bio.

En attendant, vous trouverez de nombreuses réponses aux questions que l’on se pose sur la cosmétique naturelle et bio sur le site suivant :

www.laveritesurlescosmetiques.com

Le livre « La Vérité sur les Cosmétiques» de Rita Stiens, toujours disponible en librairie, pourra également répondre à une grande partie de ces questions.

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