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L’économie solidaire

Pourquoi le « sourcing équitable » est si important… Le goût parfois amer du chocolat

avril 2017

Les fêtes approchent à grands pas… 

Et la tradition veut que cette fête soit accompagnée de douceurs en toutes sortes, mais surtout de…chocolat ! 

En France, on ne conçoit pas de fête «sans chocolat »: Noël représentant 13% des ventes annuelles et Pâques 3,9%. En moyenne les français consomment 6,95 kg de chocolat par an et par personne, et se retrouvent  ainsi au rang des 7e consommateurs européens. Cependant, leurs habitudes de consommation diffèrent de leurs voisins. En effet, les Français consomment davantage de chocolat noir que dans le reste des pays européens.

En France; 381 900 tonnes de chocolat ont été consommées en 2016, pour un chiffre d’affaires total de 3,48 milliards d’euros *. Le chocolat est majoritairement vendu en grande surface : 80 % des ventes se ont en grande surface et 20% en magasins spécialisés.

*Source :http://www.syndicatduchocolat.fr/conference-de-presse-du-syndicat-du-chocolat/

Les chiffres à l’échelle mondiale donnent encore davantage le vertige ; selon certaines études le marché global du chocolat serait passé de $83.2 billion en 2010 à $98.3 billion en 2016*.

*http://www.candyindustry.com/articles/83849-global-chocolate-market-worth-98-3-billion-by-2016

 

 

Et si on regarde de plus près la répartition du marché, on retombe sur une éternelle problématique qui tourne autour du monopole des multi-nationales et de manière plus générale la question de la répartition des richesses.

En effet, c’est un petit groupe de grands industriels (entre autres les classiques: Mars, Nestlé, Ferrero…), qui possèdent 50% du marché mondial, avec des profits qui tournent entre 80 et 100 milliards de dollars par an.

http://www.icco.org/about-cocoa/chocolate-industry.html

De l’autre côté, on retrouve une armada innombrable de petits producteurs (environ 5,5 millions,  principalement dans l’hémisphère Sud) qui fournissent la majeure partie du chocolat au niveau mondial. Ces producteurs travaillent la plupart du temps pour moins de deux dollars par jours et sont rarement en position de force pour négocier le prix de revient de leur matière première, si précieuse. Les grands groupes internationaux, -que l’on pourrait tout à fait qualifier de lobby industriel-, oeuvrent surtout dans l’optique d’une rentabilité maximale et se soucient peu des enjeux sociaux ou environnementaux. Il leur arrive certes de mettre en avant des initiatives qui ont l’air intéressantes, mais qui s’apparentent souvent plutôt à des d’opérations de marketing ou de «greenwashing» avec des effets à petite échelle, principalement pour redorer leur image de marque.

En achetant du chocolat provenant des grands groupes industriels, le consommateur n’a pas souvent la vision globale de la problématique ou préfère ignorer que cette logique a forcément un réel impact ailleurs et qu’à travers ses achats ils soutient indirectement à la fois la détérioration de l’environnement … et le travail d’enfants, par exemple.

C’est la pression constante sur les prix du cacao qui garde la majorité des producteurs et leurs familles en permanence sous le seuil de pauvreté.

Afin d’augmenter leurs revenus et parfois tout simplement pour répondre à des mécanismes de survie, ces derniers développent des stratégies pour augmenter la rentabilité à court terme ; déforestation intensive, utilisation renforcée de pesticides et le travail des enfants pour réduire les coûts de la main d’œuvre.

En Afrique de l’ouest, les plantations de cacao sont principalement destinées à l’export, 60% du chiffre d’affaire d’export de la Côté d’Ivoire, par exemple, provient du cacao. Dans certains pays, les plantations de cacao sont la source principale d’une grande majorité des agriculteurs.

Il y a environ 2 millions d’enfants qui travaillent dans des plantations de cacao du Ghana et de la Côte d’Ivoire, et plus de 500 000 d’entre eux travaillent dans des conditions touchant à l’exploitation. Au-delà des pratiques locales qui pourraient être considérées comme acceptables  en tenant compte du contexte local (des enfants qui aident leurs parents à la ferme et qui contribuent ainsi aux revenus du foyer), la course à la rentabilité a engendré des pratiques inacceptables. En Côte d’Ivoire, par exemple, ou des enfants issus des pays voisins sont achetés à moindre prix, puis ensuite exploités comme travailleurs manuels à bas prix*.

Et c’est cette « face cachée », toutes les imbrications que représentent les relations commerciales de la mondialisation basée essentiellement sur le profit de quelques multi-nationales (qui se portent plutôt bien, merci…) que le consommateur a souvent du mal à percevoir dans sa globalité…ou préfère ignorer.

*https://fr.makechocolatefair.org/problemes-cles/droits-de-lhomme-et-travail-des-enfants

http://www.childlaborcocoa.org

*http://www.confectionerynews.com/Commodities/Mars-Nestle-and-Hershey-face-fresh-cocoa-child-labor-lawsuits

Quelques vidéos et articles intéressants à ce sujet :

Chocolate: the bitter truth/ BBC ( 2010)

http://news.bbc.co.uk/panorama/hi/front_page/newsid_8583000/8583499.stm

La face cachée du chocolat

« La face cachée du chocolat »

The Dark Side Of Chocolate

https://www.youtube.com/watch?v=7Vfbv6hNeng

Le commerce équitable, antidote aux crasseux coûts cachés du cacao

http://www.humanite.fr/le-commerce-equitable-antidote-aux-crasseux-couts-caches-du-cacao-608335

 

Que faire alors ? 

Se priver de chocolat jusqu’à ce que les consciences des multinationales se réveillent ?

Il existe heureusement quelques alternatives…de délicieux chocolats, produits avec des matières provenants de plantations équitables et respectueuses de l’environnement.

 

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Voici trois alternatives, trois marques (parmi bien d’autres*…) qui proposent un réel choix de chocolats de qualité.

Conçus et produits avec un réel engagement concernant l’approvisionnement des matières premières et des garanties et respect de commerce équitable.

  • notamment les chocolats portant les garanties des différents labels de commerce équitable : Max Havelaar, Bio Equitable, Fair For Life, WFTO, Ecocert Equitable…

1 : Ombar

La marque a été créée en 2007. Ce-fabricant leader de chocolat cru en Grande-Bretagne, a toujours pris en compte les besoins et attentes des personnes impliquées dans tous les processus de fabrication et de vente, en partant des petits producteurs de cacao en Équateur jusqu’à l’équipe en Grande-Bretagne. Ombar travaille actuellement avec trois coopératives différentes, qui elles, travaillent avec environ 1000 petits producteurs. La chaîne d’approvisionnement en Equateur inclut plusieurs étapes, avant l’export. Une supply manager sur place, Paola, est basée en Equateur et s’assure à temps plein de l’approvisionnement optimal ; de la meilleure qualité de cacao, jusqu’à l’étape de l’export. Ombar a toujours privilégié le sourcing équitable, et porte la certification « Fair For Life ».

Parmi mes préférés…. il y a le

COCO Amandes

Ingrédients : cacao cru*, sucre de fleur de coco, amandes crues*, crème de coco*,beurre de cacao*, extrait de vanille*

* issu de l’agriculture biologique
PLus au sujet de la certification Fair For Life :

2 : Rapunzel

Fondée en Bavière en 1974, la marque allemande Rapunzel fait réellement partie des «pionniers» dans le secteur de l’alimentation bio et des produits biologiques.

Depuis 1988, Rapunzel propose également des matières premières provenant du monde en entier (sucre de canne et cacao, par exemple) et l’échange équitable avec les producteurs locaux faisait partie des priorités de l’entreprise, dès le départ.

Rapunzel a donc créé son propre la label ”HAND IN HAND – écologie et échanges loyaux”, («main dans la main») qui est apposé sur les produits dont les matières premières proviennent à plus de 50% de projets de commerce équitable, basés sur des contrats de collaboration à long terme, et respectant un cahier des charges strict*.

Parmi mes préférés…. il y a le

CHOCOLAT NOIR 85% de Cacao Bio Equitable

Ingrédients : Sucre de canne roux CRISTALLINO*, beurre de cacao*, pâte de cacao*.

  • Chocolat bio issu du projet équitable El Ceibo, en Bolivie
  • Sucre de canne bio issu du projet équitable Manduvira/Paraguay

RAPUNZEL : http://www.rapunzel.fr/rapunzel-notre-histoire-et-notre-amour-du-bio

* HAND in HAND davantage détaillé sur le site allemand : http://www.rapunzel.de/fairtrade-hand-in-hand.html

3 : LoveChock

Si Rapunzel était bien le pionnier en Allemagne du chocolat équitable et bio, Lovechock peut être considéré comme le pionnier du chocolat bio équitable… version «chocolat cru» !

Ce projet est la création d’une passionnée hollandaise de chocolat et d’alimentation vivante, Laura de Noojier, qui a transformé sa passion personnelle et projet fleurissant. Un concept qui tourne autour les bienfaits plaisants, euphorisant de l’amour que les passionnés portent au chocolat. Avec un univers graphique qui évoque un clin d’oeil à l’importance spirituelle que les Mayas accordaient déjà à cette fève magique depuis l’antiquité.

Les chocolats de LoveChock sont à base d’une fève de cacao très qualitative de cacao cru biologique (Arriba Nationale) en provenance d’un projet équitable en l’Equateur. Lovechock utilise des fèves de cacao non torréfiées, moulues à froid, ce qui préserve les flavonoïdes naturels, aux qualités anti-oxydantes.

Lovechock se fournit en direct auprès un fournisseur local (sans aucun intermédiaire) en Equateur, qui achète les fèves de cacao à des petits producteurs avec des prix équitables; -en moyenne 25% de plus que le prix du marché mondial. C’est ce lien direct avec les producteurs qui permet la transparence des échanges et de s’assurer des conditions de travail et de vie équitables.

Cette entreprise s’engage également à former les producteurs pour qu’ils puissent fournir la qualité optimale de la précieuse fève de cacao «Arriba Nationale», cultivée en agriculture biologique. Les producteurs sur place cultivent également d’autres fruits et légumes, ce qui préserve la biodiversité de l’environnement et permet d’éviter les ravages de la mono-culture.

Parmi mes préférés…. il y a le

CHOCOLAT
ÉCLATS DE FÊVES DOUCES & SEL MARIN

Ingrédients: Pâte de cacao crue*, beurre de cacao*, nectar de fleur de coco séché*, dattes*, éclats de fèves de cacao* (6%), lucuma en poudre*, sel marin (0,4%), vanille Bourbon*.

La partie chocolat contient: 86% cacao minimum
*issu de l’agriculture biologique

LOVECHOCK :  http://www.lovechock.com/fr/

 

 

4 : KAOKA

On reste toujours dans la catégorie des pionniers, car le fondateur André Deberdt était un militant de la bio en France, dès la première heure , -notamment en tant que administrateur de Nature & Progrès dès 1980- et un parcours tout aussi riche et important pour la filière par la suite.

La marque Kaoka fait aussi partie des fondateurs de l’association Bio Equitable (association Bio Partenaire) qui réunit des acteurs engagés pour un rééquilibre des échanges commerciaux et un développement durable.

«Chocolat Bio équitable pour connaisseurs »

 

Parmi mes préférés…. il y a le

CHOCOLAT NOIR AUX BRISURES DE PÉTALES DE MAÏS 

ET AUX CRANBERRIES 

Cacao: 66% minimum

Ingrédients : Pâte de cacao São Tomé*, sucre de canne blond*, beurre de cacao*, brisures de pétales de maïs* 4% (farine de maïs*, extrait de malt*, sel), beurre concentré (LAIT)*, cranberries 1,5%*, émulsifiant : lécithines de tournesol, extrait de vanille*.

*Ingrédients agricoles issus de l’agriculture biologique.

Ingrédients d’origine agricole issus du commerce équitable (61%).

Commerce équitable contrôlé par Ecocert Environnement selon le référentiel ESR.

KAOKA :http://www.kaoka.fr/nos-filieres-cacao/

BIOPARTENAIREhttp://www.biopartenaire.com

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Et si réellement vous n’étiez toujours pas convaincus de l’importance du choix de vos chocolats pour pâques ou pour noël, voici une vidéo qui démontre que les échanges inégalitaires autour de cette matière première très convoitée ne datent pas d’hier….

The history of chocolate… (en anglais)

http://ed.ted.com/lessons/the-history-of-chocolate-deanna-pucciarelli  

« A chaque fois que vous dépensez de l’argent, vous votez pour le type de monde que vous voulez » A. Lappe

Babyloan ou le micro-crédit, une idée redoutable d’efficacité

Cela vous arrive t-il d’être sollicité par vos amis qui vous demandent de leur prêter de l’argent pour finir la soirée, payer la note du restaurant ou même changer de pneus avant le contrôle technique ?
Et qui parfois «oublient» de vous rendre ce prêt vous mettant dans une situation délicate dans laquelle c’est vous qui allez quémander ;  te rappelles-tu les trois dernières soirées où ta carte bleue était bloquée et que j’ai dû payer tous les mojitos ?…

Les bons comptes font les bons amis...

J’ai décidé d’inverser la tendance et donc de prêter de manière plus utile, gratifiante et même sécurisée. Le micro-crédit à l’encontre de mes amis proches n’ayant pas vraiment amélioré leur statut social ou fait avancer leur carrière, mais juste considérablement renfloué les poches du barman, j’ai opté pour un système plus sensé : le micro-crédit à l’encontre de ceux qui en ont vraiment besoin. A travers le site Babyloan, http://www.babyloan.org/fr/ ce prêt s’avère même plus rentable, car les garanties associées à cette démarche sont solides. Babyloan se définit comme «le 1er site Internet français de micro-crédit solidaire à destination des micro-entrepreneurs». Le principe  est simple et consiste à prêter de l’argent à des entrepreneurs dans des pays en développement afin que ceux-ci puissent lancer ou développer leur micro-entreprise. Il s’agit bien de prêter de l’argent et non de faire des dons, toute la nuance est là.

Comment cela fonctionne-t-il, au juste ?

«Vous choisissez le ou les micro entrepreneurs que vous souhaitez aider, vous leur faites un micro-crédit, vous suivez votre argent et vous êtes remboursé… Ce n’est pas plus compliqué.»
Voilà les explications données par l’association Babyloan, je confirme que la démarche est simple et accessible. L’inscription sur le site nécessite la création de son profil, ensuite libre à vous de choisir le ou les projets que vous souhaitez soutenir.

Dans la sélection des projets, il y a la présentation de la personne qui sollicite le prêt et un descriptif détaillé de son projet. Le montant du prêt minimum est de 20 €, libre à vous de donner davantage ou de ventiler vos dons sur différents projets.

Après quelques moments de réflexion j’ai choisi de soutenir deux projets au Cambodge et un projet au Bénin, bien évidemment le descriptif du projet et du contexte social joue son rôle dans le choix des projets. J’ai par exemple préféré soutenir des initiatives de femmes en Asie qui vendent des légumes, j’aurais également pu opter pour des projets sollicitant un prêt pour des pièces détachées ou un commerce de téléphones portables en Amérique du Sud. Depuis l’année dernière, Babyloan propose également de soutenir des projets en France, mais ce volet reste minoritaire pour le moment.Le paiement du prêt s’effectue directement par paiement sécurisé sur le site. A chaque prêt, Babyloan ponctionne une contribution de 2€  pour les frais de fonctionnement, ce qui permet de participer au financement de cette «entreprise sociale».
Le principe est simple, un projet X nécessite un montant Y et plusieurs donateurs se mobilisent pour prêter des petites sommes.
Chaque projet est présenté avec une sorte de curseur, indiquant si le prêt sollicité est atteint. Seulement quelques semaines après avoir contribué au micro-crédit, les trois projets que j’avais sélectionné étaient déjà entièrement financés, les prêts se portent sur des durées de 6-7 mois, je serai donc remboursée intégralement d’ici quelques mois.
Le remboursement se fait par petites sommes et un mail de Babyloan m’informe régulièrement que ma «tirelire» a été re-crédité de 2€ par  l’un des entrepreneurs. Le site de Babyloan apporte par ailleurs toutes les réponses au fonctionnement de Babyloan et œuvre en toute transparence pour faire connaître le principe de la micro-finance et du «social business». Le site de Babyloan s’appuie à l’étranger sur des institutions de la micro-finance* (les IMF), qui agissent en tant que relais locaux s’assurant de la viabilité du projet et de la solvabilité de l’entrepreneur. Quand un projet comporte une prise de risque, notamment dans des pays qui soudainement sont touchés par des catastrophes naturelles, ce risque est clairement indiqué sur la présentation du projet.

Avec ce système j’ai en tout cas la certitude d’avoir prêté de l’argent à des personnes qui en avaient vraiment besoin, par ailleurs ces 60 euros bien investis qui me reviendront bientôt pourront faire fructifier quelques projets ailleurs. A tout moment, il est possible de  demander le remboursement du contenu de sa «tirelire» sur son compte bancaire.

Bien que ce proverbe soit un peu banalisé  et servi à toutes les sauces en ce moment; il résume bien l’approche de Babyloan….

«Si tu donnes un poisson à un homme, il se nourrira une fois. Si tu lui apprends à pêcher, il se nourrira toute sa vie.»

http://www.babyloan.org/fr

*La micro-finance regroupe l’ensemble des services financiers destinés aux populations pauvres. Ces services incluent le micro-crédit, la micro-épargne mais aussi les transferts nationaux et internationaux ainsi que la micro-assurance.

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